Dominant De Nature

Annie

annie

Au printemps 2016, je me retrouvais seul, je consacrais tout mon temps à mes activités professionnelles et associatives. Je sortais le soir souvent pour prolonger ma vie du bureau, dîners, etc. Ma vie éloignée de Paris me convenait à merveille. J’avais passé l’âge de sortir tous les soirs dans les endroits que la morale réprouve. Si je devais reconnaitre une utilité sociale à Facebook, c’était de garder le contact avec des amis de longue date, ou d’en retrouver dans le monde entier. Aussi, de mon côté obscur « Facebookien », je fis de nouvelles connaissances, voire de très belles rencontres virtuelles. J’avais toujours des propositions à peine masquées de certaines en mp ou à la vue de tous, ce qui m’était plaisant, il faut bien le reconnaitre, mais il y a des périodes où tout cela me laissait de marbre. Je sentais toujours le poison en moi, et mon cœur, même si des années s’étaient écoulées, ne ressentait plus rien. Des personnes m’avaient fait changer les idées en se donnant beaucoup de mal, mais personne ne réussissait à briser la glace, même avec ma volonté. Je pouvais apprécier, dire aimer une personne, je me rendais compte que c’était un amour par procuration systématiquement. J’aurais très bien pu rencontrer, jouer, mais de ce côté l’overdose n’était pas soignée. Je me faisais peu à peu à l’idée, d’avoir brulé la chandelle de ma chance des deux côtés, sentimentalement parlant. Me revenait souvent la phrase d’une chanson de Serge Gainsbourg : « L’amour physique est sans issue » et je cherchais une issue. Ma phase de dépression profonde était passée, et si je vivais encore, je le devais à mes enfants, au mari de ma première Soumise et à mes amis de tous les jours. J’avais donc de nouveaux amis virtuels, femmes et hommes, ce qui est rare, car dans le monde des dominateurs, et des libertins, lesdits amis pour l’écrasante majorité sont « chasseurs » sans foi ni loi, prêts à tout pour s’approprier votre bien. Un peu comme dans le monde réel, mais avec l’anonymat c’est une caricature. Je discutais avec les gens, et un beau jour, une personne m’invita à un Munch, pas très loin de chez moi. J’avais entendu parler de munchs, sans savoir ce que c’était vraiment. Cette personne m’expliquait le principe, en me vantant la qualité de convivialité de l’évènement, qui existait depuis un certain temps. Je savais aussi que j’allais y rencontrer des personnes de ma région, que je connaissais virtuellement. Je pris la décision d’y aller pour me changer les idées. Je connaissais les clubs, les soirées privées, mais pas les munchs. Les nouveaux étaient invités pour le diner avant la soirée pour faire connaissance, donc je devais me présenter au repas avant. Je jour J, un jour de juillet, je pris ma voiture et avec un peu de marge, trouvais une place pour me garer à cinq cent mètres du restaurant. Habillé d’un costume noir selon les codes du milieu que je connaissais, je marchais dans les rues de la ville en question. Je découvrais un quartier que je ne connaissais pas.

J’arrivais au restaurant en question où l’on m’indiquait la table en terrasse réservée. Il y avait déjà un certain nombre de convives, et je m’intégrais discrètement au groupe. Je dinais tranquillement, en écoutant les histoires des uns et des autres. La tablée était hétéroclite, des débutants, des confirmés, des jeunes, des moins jeunes, mais l’ambiance était décontractée. A la fin du repas, le petit groupe dont je faisais partie, pris le chemin du bar ou était organisée la soirée. Pendant la petite promenade, je me présentais à mon hôte, je j’avais repéré, et à quelques personnes du monde virtuel que je connaissais. Petit passage du virtuel à la réalité. Nous arrivions au bar, l’endroit était un peu décalé, visiblement, les organisateurs avaient décoré l’endroit pour le thème de la soirée. Au total, nous devions être une trentaine, des couples, des hommes et des femmes. A l’exception de quelques personnes dont je faisais partie, il n’y avait pas de dress code imposé, et j’avais un peu de mal à reconnaitre les tendances de chacun, j’échangeais quelques mots, ici et là, je tentais de m’imprégner de l’ambiance du moment. L’organisatrice faisait de son mieux, et la soirée débutait bien. Je buvais mes cocas, sortait fumer une cigarette de temps en temps et en profitais pour discuter, avec les petits groupes éphémères qui se formaient et se déformaient au gré des conversations et des envies. Je savais que dans ce bar rien ne se passerait, et que ce n’était pas le but de la soirée. Le Munch avait commencé vers 20h, et à 21h30 des gens continuaient d’arriver. Beaucoup d’entre eux se connaissaient déjà, et comme partout, les uns parlaient des autres. J’étais seul au bar, quand une femme arriva, elle semblait sortir d’un diner, et beaucoup de convives venaient la saluer. Grande, silhouette élancée, dynamique, elle attirait les regards, et certainement les envies. Je la saluai de loin lorsqu’elle commanda son verre au bar. Elle me répondit gentiment, et alla rejoindre un petit groupe en salle. Les hôtes étaient plutôt sympathiques, mais beaucoup se connaissaient déjà, et je n’avais pas vraiment envie de faire d’efforts pour aller vers les autres. Je continuais mon cycle cocas, cigarette dehors sur le trottoir et les petites discussions avec ceux qui avaient le même vice que moi.

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J’étais sur le trottoir à discuter avec l’organisatrice, et une amie qui n’était plus virtuelle depuis quelques heures, quand, l’inconnue saluée au bar, arriva pour fumer à son tour, avant d’allumer sa cigarette, elle salua les deux femmes avec qui je parlais. Et ma nouvelle connaissance me présenta Annie. Nous échangions quelques mots de circonstance, et je laissais ce petit groupe tranquille, revenant au bar. Quelles minutes plus tard, tout ce petit monde rentrait de nouveau, et chacun reprit sa table. Mon amie vint me voir en me demandant si je connaissais Annie, par la négative je répondis, elle me donna son pseudo Facebook, que je ne connaissais pas non plus. Annie devait avoir terminé sa discussion avec son petit groupe et vint nous rejoindre. Je proposais de leur offrir un verre, et elles acceptèrent. Nous commencions à échanger, et elle me posa quelques questions, mon amie se retira rejoindre son mari pour rentrer chez eux, et je me retrouvais seul avec elle. Elle se déclara soumise débutante, et me demanda mon orientation. Je répondis dominateur, et que je ne cherchais rien. A la discussion, Annie était intéressante, et les questions qu’elle posait, démontrait une intelligence certaine. Je répondais à toutes ses questions, et elle témoignait d’un intérêt pour le bdsm. De mon côté, je ne posais pas trop de questions, et je voyais tranquillement, les gens quitter la soirée. Je proposais à l’organisatrice, de l’aider à ranger les lieux, et Annie me quitta, pour saluer sur le pas de la porte les gens qui se retiraient. Quelques instants plus tard, Annie vint vers moi en me disant qu’elle allait m’aider à ranger la décoration. Elle semblait de bonne compagnie, et donner un coup de main ne lui faisait pas peur. Les lieux rangés, nous quittions le bar, et elle devait prendre le bus pour rentrer chez elle. Je l’accompagnais jusqu’à la station, et suite aux travaux de voirie, la circulation de bus était perturbée. Je lui proposais si elle pouvait marcher un peu que ma voiture n’était pas loin, et que je pouvais la déposer chez elle. Quelques centaines de mètres plus loin, nous étions dans ma voiture en direction de chez elle. Sur la route, nous discutions, et je sentais de sa part un intérêt pour ma personne, nous échangions nos profils Facebook, et elle rentra chez elle. Je pris la route pour rentrer chez moi. Sur le trajet, je repensais au fait de lui avoir dit que je ne cherchais rien, et de son côté, elle cherchait un Maître pour devenir vraiment une Soumise, elle m’avait dit avoir eu des entretiens avec des Maîtres, sans avoir trouvé le bon pour le moment. Je ne cherchais rien et une personne semblait s’intéresser à moi dans le monde réel. Sur tout mon trajet de retour, je repensais à ses mots, et je finis par me convaincre que je fantasmais plus qu’autre chose. De toute ma vie, la seule personne que j’avais draguée avec succès était la mère de mes enfants, et pour le reste je me laissais draguer car je ne suis pas maso, je ne sais pas faire tout simplement. Je ne sais pas et déteste baratiner !

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Les jours passèrent, et Annie et moi discutions par messagerie puis rapidement par téléphone. Elle me fit parler un peu de moi, et surtout de ma vision du Bdsm : mes pratiques, mes limites. Je ne lui ai rien caché sur ces derniers sujets. Parler de moi n’est jamais une chose aisée en ce qui me concerne, car me dévoiler, c’est aussi prendre le risque de donner des armes à l’autre, et dans mon cas, des armes de destruction massive, j’en avais déjà fait les frais plusieurs fois et dans mon état psychologique du moment, ce n’était pas vraiment un risque que je voulais prendre. D’un autre côté, une femme, très jolie s’intéressait à moi, au vu de la soirée passée ensemble, elle attirait les regards et les prétentions légitimement. Lentement, je me prenais au jeu de la séduction, je ne cherchais rien, mais d’un autre côté, tombait du ciel un cadeau, qui sans tricher, « matchais » avec ma psyché, que faire : accepter ou refuser ? Du côté virtuel, j’avais aussi de nouvelles approches plaisantes mais dans mon esprit irréalistes, mais concrètement, j’avais une réalité devant moi, et une réalité motivée. Étais-je prêt à une nouvelle relation réelle ? Annie était-elle sincère dans sa démarche ? Combien de personnes lui courraient après ? Vais-je devoir me battre pour conserver ma future Soumise ? Je n’avais plus d’énergie pour cela, j’en étais certain. Posséder une belle femme est très facile, mais la conserver dans ce milieu de requins demande une énergie considérable, et si elle ne m’aidait pas, la partie était perdue d’avance. Si je dis facilement, que la relation peut s’arrêter à une simple demande, mes Soumises réelles, ont toujours possédé une part de mon cœur, et celles qui sont parties en ont emporté un morceau, et honnêtement, il ne me restait plus grand-chose à ce niveau. Nous avions beaucoup discuté et j’étais sous le charme. Il était temps pour elle de me faire sa lettre de motivation. Cette fameuse lettre qui faisait une synthèse de nos échanges, et justifie le pourquoi moi, avec les désirs et les limites. Quelques jours plus tard, j’avais sa très belle lettre, et nous fixions une première rencontre. Cette première rencontre dans le cadre de son initiation. Je lui proposais de se retrouver dans la rue devant chez elle habillée d’un long imperméable, de bas et talons uniquement, apprêtée intimement selon mes désirs , et que nous allions nous promener un peu…

Le soir de cette première rencontre arriva, et je signalais ma présence par un sms. Elle me répondit immédiatement qu’elle était prête, et qu’elle arrivait. A peine une minute plus tard, sa porte d’immeuble s’ouvrit et elle fit son apparition. Je ne l’avais rencontré qu’une fois, lors du Munch, et ce soir-là était la seconde. Annie était tout simplement resplendissante, parfaitement maquillée, souriante, et un rougissait un peu… beaucoup. La rue était déserte, et le soleil venait de se coucher. Elle me dit : « Bonsoir, Maitre ! », je lui répondis ; « Bonsoir, Annie ! » et collai légèrement mes lèvres aux siennes pour l’embrasser. Je la sentais un peu déstabilisée, non par mon baiser, mais plus par la situation et sa tenue. Je lui tenais la main et nous partons nous promener dans les rues de son quartier. Pendant la promenade, nous ne parlions pas beaucoup, et plus le temps passait, plus je sentais sa main se décrisper dans la mienne. Vu les chaussures qu’elle portait, je ne voulais pas lui imposer une randonnée, la cruauté n’est pas mon crédo, donc après une quinzaine de minutes, nous étions au bas de son immeuble. Dans l’ascenseur, lui fit ouvrir son imperméable, et l’embrassa le temps d’arriver à son étage. Elle ouvrit les portes de chez elle, et retira son imperméable. Je sortais de mon sac un collier et sa laisse, et lui passa autour du cou. Je lui dis « Vous êtes ma Soumise, maintenant !». Elle me fit entrer dans son salon, et de mon sac je sortais mes ustensiles pour son dressage, de son côté elle me présenta ses propres jouets. Je la tenais par la laisse d’une main et ma cravache de l’autre, et commençais à lui expliquer ce que j’attendais d’elle. Les postures avec une mise en pratique immédiate, le tout dirigé et corrigé par mon instrument, capable de guider, de caresser comme de punir. Elle était très docile, et je n’avais jamais à répéter les choses. Je savais qu’elle était un peu plus jeune que moi, et avait un physique de sportive. Je voyais à son regard, un mélange de craintes et de plaisirs non dissimulé. Comme toute relation de cet ordre, mon but est de pousser un peu les choses, mais sans brusquer, ni aller trop loin, car la confiance prend un certain temps à établir, mais la perte de confiance est immédiate. Avec son vécu potentiel, je savais qu’au niveau sexuel, entre quatre yeux, je n’allais pas lui apprendre grand-chose, peut-être lui faire aimer certaines pratiques, mais nous avions le temps pour ça. Elle ne me voyait pas pour le coup d’un soir, c’était ma certitude. J’ai toujours été attentif au plaisir de mes partenaires, peu importe le contexte, aussi si la mécanique du plaisir d’un homme est plutôt simple, celle d’une femme est beaucoup plus complexe et dépend beaucoup de l’état d’esprit et l’environnement du moment, décoder ce genre de chose prend du temps, car elles-mêmes ne savent pas toujours l’expliquer. D’autre part, le plaisir dans le Bdsm se situe bien souvent sur une limite, une limite soft, qui est liée plus à l’éducation et aux représentations, et une limite hard, qui elle est liée davantage, à l’estime de soi. Ces limites sont loin d’être universelles donc propres à chacune. Elle gouta aux caresses et aux morsures de la cravache entre mes mains, puis la même chose avec son martinet. Ma vision de la domination semblait lui plaire, et mes mains rougissaient simultanément, à la couleur de ses fesses… Le petit galop d’essai touchait à sa fin, et elle avait décidé de récompenser son Maitre avec sa bouche de la plus juste des manières avec dévotion, et gourmandise.

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La séance terminée, Annie vint se blottir un long moment contre moi sur son canapé. J’aime ces moments de calme, ces moments de retour à la réalité initiale, ces moments, où le dominateur comprend si cela a été juste… ou pas… la suite fut plutôt vanille, et un échange sur l’oreiller suivit. Je l’écoutais parler de son petit vécu Bdsm, et elle m’avoua, avoir eu une relation avec un Maitre, qui l’avait presque terrorisé. Pour être honnête, habituellement, je relativisais les choses, mais là ses yeux rougissants, ne laissaient pas de doutes sur la véracité du vécu, j’avais connu des rmistes qui trompaient leurs proies en se faisant passer pour des golden boys, des maitres qui clamaient détenir tous les savoirs et qui finalement ne savaient pas quoi faire avec une femme au coït près pour une durée de quinze secondes. Certains combinent les deux « qualités », mais là ce qu’elle me disait, dépassait l’entendement. Je pense que certaines soumises aiment et recherchent la violence, les coups, la méchanceté, mais elles sont rares, et c’est à mon avis une forme de pathologie. Annie avait été traumatisée par cette expérience, et si elle était là aujourd’hui, c’est qu’elle s’était reconstruite toute seule, et s’était convaincu, qu’elle aussi pouvait vivre une partie de ses fantasmes, dans des conditions plaisantes. Je comprenais aussi que si je lui faisais vivre une expérience négative, je n’aurai pas de seconde chance. Une histoire naissait pour elle comme pour moi.

Peu après notre première rencontre, Annie et moi nous nous confortions dans notre relation, et je percevais en elle une envie de vivre une relation dans la continuité de ce que nous avions déjà fait ensemble, et y rajouter un volet vanille. Pour ma part sa compagnie, était plaisante et valorisante. Le volet bdsm passait bien, mais parler de relation vanille me fit douter. Je ne doutais pas d’elle, mais de moi. Elle se doutait bien de mon état psychologique du moment, sans vraiment en connaitre la profondeur. Je me retrouvais dans la situation d’un junkie en période de sevrage. Si l’effet physiologique de ma dope était quasi inexistant, l’effet psychologique était bien présent, et replonger dans les sentiments ouvrirait de nouveau toutes les plaies non cicatrisées. Je m’autorisais d’apprécier la complicité, le bien être mutuel en me fixant une barrière inébranlable celle des sentiments profonds. D’un autre coté pour moi, il était bien trop tôt dans notre relation d’en parler ouvertement. J’avais fixé les règles du jeu de notre complicité : Le vouvoiement, pour tous les moments liés au bdsm, et le tutoiement pour tous les autres moments. J’imposais également ses tenues en ma présence, le port de bas, interdiction du pantalon, de culottes, et ses règles concernant sa faible pilosité naturelle : l’absence totale imposée, sinon épilation avec la cravache ! Lors de nos rencontres nocturnes, elle devait m’attendre, dans une tenue de son choix qui ne devait jamais me faire douter sur ses intentions me concernant et donc de la relation Maître Soumise : collier porté avec une laisse ou non entre autres.

Arriva le jour de notre seconde rencontre. Je sonnais à la porte de son appartement, et la porte s’ouvrit très lentement, Il n’y avait personne devant moi. J’avançais dans l’entrée, et Je compris très vite pourquoi. Annie se tenait derrière la porte car sa tenue aurait pu être qualifié d’attentat à la pudeur sans discutions possible. Son visage souriant à faire des ravages un peu rougissant par timidité, ses petits talons, ses bas sombres, une jupe, qui, vu l’étroitesse, pouvait s’apparenter d’avantage a une ceinture en cuir noir, et un petit haut fait de bandelettes horizontales noires. Elle portait son collier provisoire et me tendit la laisse en disant : « Bonsoir Maitre ». C’est une très agréable sensation que d’ouvrir une porte avec dans la tête tous les soucis de la vie quotidienne, du travail, de la circulation, et en une fraction de seconde, le temps d’une vision tout oublier. Annie savait recevoir, plus précisément, me recevoir. Je prenais la laisse en main, et lui adressais un « bonsoir Soumise » suivi d’un baiser sur la bouche, sans appuyer trop fort afin de préserver le rouge à lèvres. Elle me fit entrer dans son salon, décoré pour l’occasion. Des bougies étaient disposées un peu partout, sa boîte de jouets, sur sa petite table, et mon sac avec mes jouets, un peu plus loin et des serviettes de bains à disposition. L’ambiance était feutrée, par contre en ébullition était mon esprit. Je devinais à son regard souriant, des envies fantasques. Annie me proposa une boisson, et alla me la servir sur la table basse devant moi. Elle avait un naturel serviable, très serviable même. Son comportement vis-à-vis de son Maitre était exemplaire. Il n’y avait pas de mon point de vue la nécessité de poursuivre le dressage de base. Nous échangions quelques mots, sur la semaine écoulée, puis je posai ma main délicatement sur son visage. Je lui demandai de s’agenouiller devant moi, face au canapé. De sa petite boite de jouets, je prenais le bâillon, et lui plaçai sur la bouche. Puis je passais dans son dos pour lui attacher les mains dans le dos avec des liens. Elle était prête, pour le début de la séance. Je sortis la cravache, en lui montrant, et la posa à côté de moi. Ma Soumise était prête à essayer les pinces Japonaise. Dans sa tenue l’accès à ses tétons, était facile, il suffisait de déplacer la bandelette de latex qui les cachaient. Elle regarda ces petits objets que je tenais dans mes mains, et les actionnais devant ses yeux. Son regard avait changé, une touche d’inquiétude, se lisait à présent. A peine, j’avais touché ses seins, ses téton prenaient forme réclamant ces pinces redoutées. Je posai la première, et relâchai très lentement la pression, de son côté la pression de la morsure augmentait, puis je lâchai complètement l’objet accroché à son sein. Puis je fit la même chose avec la seconde pince sur sa poitrine libre. Je mesurai ce qu’elle endurait à l’expression de son visage et lui dit : « Je vais les retirer, mais l’effet va s’amplifier… » .

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D'un geste rapide et précis, simultanément je retirai les deux pinces. Ses épaules basculèrent vers l’avant pour tenter de se défendre. Elle resta immobile dans cette position quelques instants en fermant les yeux. Puis revint dans sa position initiale. Je fis une courte pause, et lui annonçais la répétition de l’opération, avec une petite variante, l’utilisation des cordelettes. La traction des cordelettes augmentaient la pression des pinces sur les tétons… Plusieurs répétitions se succédèrent, et l’alternance de douleurs inconnues suivis de plaisir, se lisait sur son visage. Après une courte pause, je lui imposais de rester agenouillée mais sa tête et son buste appuyés sur l’assise de son canapé, je relevais sa jupe ceinture et à l’aide de son martinet lui caressais le cou, les épaules, les fesses et l’arrière des cuisses, timidement elle commençait à se cambrer. Je me tenais derrière elle, et quelques coups de martinet plus tard, elle offrait comme une soumise digne de ce nom, son intimité. Ma main droite vérifia son état d’excitation, et sans mystère j’étais humidement rassuré, j’en profitais pour l’exciter d’avantage, Les bougies autour de moi me donnaient des idées, sans utiliser leurs longueurs, ou leurs diamètres, mais plutôt la partie fondue qui coulait pour l’instant dans leurs supports. J’avais pratiqué la cire chaude en soirée ou en club, mais ce jour-là, il ne me semblait pas opportun de passer à l’acte. Je chassai cette idée de mon esprit, et saisit un tube de lubrifiant à portée de main. Vu sa position, elle ne pouvait rien voir de ce que je faisais dans son dos. Je lui présentais ma main droite et lui demandant de lécher mes doigts, elle le fit avec application, puis retirant ma main, j’enduisais copieusement et discrètement mon pouce de lubrifiant. Mon index et majeur s’introduisaient lentement dans son intimité, et je posai mon pouce sur sa petite rose bien serrée. Autant aux caresses de mes deux premiers doigts, son corps ondulait légèrement, qu’au contact de mon pouce, elle s’immobilisait semblant se concentrer. Délicatement je forçais le passage, et elle se cambra d’avantage, ce qui me rassurait sur son ressenti et m’incita de pousser plus loin les choses. Une fois bien en place, je remuais lentement mes mains et je voyais son torse onduler. Son plaisir montait progressivement. De ce côté-là je décidais de la laisser sur sa faim, et retirai ma main délicatement. Je la laissais dans sa position et me retirai me laver les mains. De retour je pris un préservatif, et une fois positionné, je la prenais classiquement sans ménagement son corps témoignait de nouveau du plaisir qu’elle ressentait, et je faisais en sorte de la maintenir au bord de l’orgasme, sans jamais le déclencher. Sa petite rose préparée, je décidais de la prendre aussi de ce côté-là. Une bonne dose de gel appliqué, et mon membre força le passage délicatement, et une fois bien en place repris mes mouvement reptiliens mais contrôlés. Annie n’était pas très à l’aise avec cette pratique, je faisais en sorte de ne pas trop amplifier mes mouvements. Après un certain temps, je décidais d’arrêter et de passer à autre chose. Je l’aidai à se relever, et la fit se mettre debout devant moi. Ma cravache à la main, je la caressai de son extrémité, en faisant mes commentaires sur son comportement. Elle ne disait mot, mais son sourire parlait pour elle. Je voulais la faire jouir debout devant moi avec ma main, et commençai à la caresser précisément, son corps de sportive élancé ondulait devant moi, et son souffle image de son plaisir se faisait plus bruyant. Je sentais sous ma main son corps se raidir, et l’orgasme arriva, suivi d’une petite fontaine. Elle me regarda gênée, et s’excusa en me disant : « Désolé Maitre… Ca faisait des années que cela ne m’était pas arrivé… j’avais oublié !». Je la rassurai immédiatement, en lui faisant remarquer, que c’était plutôt un honneur pour moi d’avoir déclenché ça. La gêne disparut de son visage, remplacé par un grand sourire. Lui laissant le temps de respirer un peu, je lui détachais les mains, puis testa la sensibilité de ses tétons entre mon pouce et mon index en la regardant d’un petit sourire et pour commentaire : « Tu vois, ils sont encore très sensibles ». Je la fis se positionner devant moi, et lui proposa de me donner égoïstement mon plaisir maintenant. Elle me prit en bouche, soigneusement et avec une grande agilité me donna du plaisir. Je détachais sa laisse, et lui proposai de diner après un câlin réconfortant. Elle garda sa tenue très légère pendant tout le diner, et nous nous quittions après un long baiser. La relation bdsm me semblait bien partie.

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Annie et moi commencions à nous voir régulièrement, nous sortions au restaurant, allions à différents Munchs et passions des week-ends ensemble de temps en temps. Bien entendu, nous continuions nos petites séances et je lui faisais découvrir des pratiques diverses et variées. Elle comprenait précisément ce que j’attendais d’elle. A peu de choses près, nous avions des limites proches, et jamais je n’avais poussé les pratiques trop loin. Elle connaissait le safeword, et ne l’avait jamais prononcé. De mon côté, le plaisir et sa valorisation étaient sans faille, mais dans ma vie de tous les jours les problèmes s’accumulaient, suffisamment graves pour qu’une nuit je me réveille avec une violente douleur à la poitrine… Vis-à-vis d’Annie, j’avais minimisé le problème en expliquant que j’avais un coup de fatigue. Mais d’instinct, je savais que je devais me calmer un peu et surtout que je devais régler mes problèmes qui m’impactaient sévèrement. C’est un peu un paradoxe de chercher à solutionner un fait qui m’impactait mais dont je n’étais nullement responsable de près ou de loin, en ignorant les limites possibles du désastre en cours. Très peu de gens étaient dans la confidence, et je ne savais pas trop sur qui compter pour me conseiller et guider. Une sorte de vertige face à la solitude. D’un autre côté, j’avais bien compris que ma Soumise ne voyait pas qu’un Maître en moi, et sans vouloir mettre la pression, elle laissait des indices sans équivoque. J’étais tout simplement saturé. Le seul endroit où j’étais au calme était chez moi, téléphone en mode silencieux, mon antre inviolable, mon dernier refuge. Annie sentait ce mal-être en moi et se donna beaucoup de mal pour me montrer son attachement. Elle invita à plusieurs reprises une de ses amies soumise pour se joindre à nous pour les séances. Mais, de mon côté aussi plaisant étaient à vivre ces moments, mon esprit et mon corps ne suivaient plus et j’avais peur pour ma santé. Avec quelques amies, elle avait organisé une rencontre fort sympathique un soir d’une écrivaine connue de notre petit monde accompagné de son Maître. Nous avions organisé un week-end sur Paris car je voulais lui montrer le monde du Bdsm, hors Munch, hors Facebook, et hors du microcosme régional que nous commencions à connaitre. D’un autre côté, elle voulait connaitre et vivre un autre volet de mon côté obscur : le libertinage en couple. Pendant ce week-end prolongé, je lui ai fait découvrir le temple parisien du Bdsm : Cris et Chuchotements. Nous y avions passé une très bonne soirée tout en étant actifs, une sorte de mini Disneyland pour adulte avec ces attractions et des convives qui participèrent activement à nos plaisirs. Elle avait été séduite par le lieu et l’ambiance. Aussi, je lui avais présenté Martine et Jean-Pierre en visitant la boutique Métamorphose et j’en avais profité pour lui offrir son collier de sortie et faire quelques achats. Nous avions passé une soirée dans un sauna libertin en profitant des installations, et en faisant connaissance d’un couple fort agréable. Ce monde lui plaisait. Et un soir, nous décidions d’aller passer une soirée dans un club libertin de la capitale. Je voulais essayer un club qui avait été repris, mais sans succès, puis un second que je connaissais également. J’avais l’habitude des clubs parisiens et ce que j’aimais, c’était une ambiance plutôt élégante sans trop de monde. Mais, cette soirée fut un désastre. Trop de monde pour un si petit endroit et les convives sans savoir vivre, une vraie boucherie… Je repensais au temps, ou les couples élégants cherchaient leurs alter-égos pour le plaisir avec attention et élégance, j’avais connu et passé de très bonnes soirées dans cet endroit, mais ce soir-là, à part prendre un verre, et regarder des « bidochons » baiser, rien d’intéressant, et je culpabilisais vis-à-vis d’Annie. J’avais fréquenté ce lieu avec mon poison et d’autres et me posais beaucoup de questions sur mon intérêt pour le libertinage dans ce contexte. Ce monde avait-il changé ? Ou ma perception de ce monde avait-elle changé ? J’aurai ben aimé qu’Annie puisse voir et vivre ce que j’avais vécu quelques années avant. Donc, pas de chance pour cette soirée, et le lendemain, nous rentrions chez nous. De retour dans la tourmente de ma vie professionnelle et privée, les choses ne s’arrangeaient pas et même, si nos petites rencontres se déroulaient toujours avec autant de plaisir, la saturation de ma vie faisait que je prenais du recul. Aussi toujours sans vouloir mettre trop de pression, Annie me fit d’avantage rentrer dans sa vie privée et me parlait de plus en plus de sentiments. De mon côté, je n’avais pas le temps et peut-être l’envie de faire un point sur le sujet. D’un commun accord, je devais amplifier mon emprise sur elle lors des séances, être plus dur, ce que je lui accordais, mais j’étais incapable de me concentrer sur nos séances et encore moins sur ses attentes au niveau des sentiments. Le temps passait, nous nous voyions un peu moins. Parfois simplement pour dîner, passer des moments ensemble sans rien faire, et de mon côté, je lui laissais gérer ses relations amicales et voyages comme bon lui semblait. Un jour, je reçu d’elle une très jolie lettre dans laquelle elle me posait des questions sur mes ressentis, mes envies, m’exposait aussi ses propres attentes, et je lui avais répondu au téléphone que j’étais un peu perdu. Elle ne soupçonnait pas tout ce que je vivais depuis quelques semaines, et pour ma part, je ne voulais pas la mêler à ça. Elle avait ses propres problèmes et je ne voulais pas en rajouter. Quelques semaines plus tard en voyage, elle me fit part de son mécontentement de l’évolution de notre relation. Pour ma part, j’étais toujours saturé et lui fis la proposition de lui rendre son collier devant son impatience, je savais que potentiellement elle n’aurait aucun problème pour me trouver un successeur. Elle me répondit : « Non, c’est moi qui vais vous rendre votre collier ». J’acceptais, car d’expérience, une si jolie femme devait avoir en dehors de son mentor, un grand choix d’hommes prêts à la consoler, si ce n’était pas déjà le cas. Quelques jours plus tard, de retour chez moi, je passais prendre mes affaires qui restaient chez elle et elle en profita pour me demander de garder une relation amicale avec moi. Avec le recul, j’ai la certitude qu’elle avait été honnête avec moi, qu’elle avait, certes témoigné d’une certaine impatience, et pour ma part, j’avais caché mon réel état de santé et mes soucis professionnels et extra professionnels. Aussi, elle n’a pas quitté le monde du Bdsm et je ne pense pas l’avoir traumatisé sur ce niveau et il nous arrive parfois de nous lire sur notre réseau social détesté.

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